lundi 16 décembre 2013

ALIMENTATION : L'INSECURITE ALIMENTAIRE POUR RAISONS FINANCIERES EN FRANCE

A partir des résultats d’une enquête nationale sur les consommations alimentaires, cette étude de l’INRA indique que 12 % des adultes vivent en France dans un foyer en situation d'insécurité alimentaire pour raisons financières. Ce groupe ne se recoupe pas totalement avec les personnes en situation de pauvreté monétaire. Les personnes touchées sont plus jeunes et en majorité des femmes. Malgré un revenu supérieur en moyenne au seuil de pauvreté, elles semblent devoir plus souvent faire face seules à des dépenses hors alimentation élevées, notamment pour le logement.

En France, plus d'un adulte sur dix vit dans un foyer en situation d’insécurité alimentaire pour raisons financières
Plusieurs questions de l’enquête INCA 2* permettent d'appréhender les problèmes ressentis vis-à-vis de l'alimentation. Ainsi, une question porte sur l’« inquiétude à l’idée de manquer d’aliments » et une autre porte sur la « difficulté, pour des raisons financières, à manger de la viande, de la volaille ou du poisson tous les deux jours ». 16,9 % des adultes ont répondu ne pas avoir assez à manger (souvent ou parfois), ou avoir assez à manger mais pas toujours les aliments souhaités. Ceux ayant déclaré avoir répondu positivement à cause de raisons financières représentaient 12,2 % de l'échantillon adulte et sont donc considérés comme appartenant à un foyer en situation d’insécurité alimentaire pour raisons financières.

L’insécurité alimentaire pour raisons financières ne se résume pas à la pauvreté monétaire
L’insécurité alimentaire pour raisons financières et la pauvreté monétaire ne se recouvrent pas totalement. Dans plusieurs pays occidentaux, ce type de constat a déjà été établi et a conduit à l’utilisation et au suivi d’indicateurs d’insécurité alimentaire Afin d’élargir le champ de ces indicateurs et de renseigner une autre dimension de la pauvreté et de l’exclusion, il pourrait être utile de suivre l’indicateur d’insécurité alimentaire pour raisons financières.
Qui sont les personnes en insécurité alimentaire pour raisons financières ? Ont-elles des comportements alimentaires particuliers ?

Les personnes appartenant à un foyer en situation d’insécurité alimentaire pour raisons financières sont en majorité des femmes, plutôt jeunes, devant souvent assumer seules les dépenses du foyer
Les personnes concernées pourraient avoir des dépenses obligatoires hors alimentation plus élevées, notamment pour le logement et qu’elles sont plus souvent seules à les assumer. Ces résultats sont tout à fait cohérents avec ceux établis aux Etats-Unis depuis le milieu des années 90. Le fait d’être propriétaire de son logement a été identifié comme un facteur protecteur vis-à-vis du risque d’insécurité alimentaire pour raisons financières, probablement car ne payer ni loyer ni traites permet de constituer quelques économies et donc de moins ressentir des aléas déstabilisants tels que la survenue d'une maladie ou d'épisodes de chômage plus ou moins prolongés. 
Des études américaines ont aussi montré que les personnes âgées étaient moins touchées par l’insécurité alimentaire probablement car elles disposent d’économies non déclarées dans leurs revenus, mais aussi peut-être en raison d’une perception différente du manque de nourriture.

Une consommation plus faible de fruits, de légumes et de poisson chez les personnes appartenant à un foyer en situation d’insécurité alimentaire pour raisons financières
De multiples facteurs peuvent contribuer à expliquer ces inégalités et notamment des éléments purement économiques. Les fruits, les légumes et le poisson sont les sources les plus chères d’énergie. D’autres facteurs sont également évoqués pour expliquer les différences de consommation alimentaire selon le statut socio-économique : faible niveau d'éducation et de connaissances nutritionnelles, dépression, acculturation et perte d'estime de soi, désintérêt pour la santé…

Les résultats de ce rapport incitent notamment à développer des actions visant à favoriser la consommation de fruits et de légumes dans les populations en situation d’insécurité alimentaire ou ayant un faible niveau de revenu. 
Une piste qui devrait être explorée et expérimentée lors du 3ème Programme national nutrition santé (PNNS) par exemple, est la distribution de « chèques/coupons fruits et légumes » auprès des populations les plus à risque d’être en situation d’insécurité alimentaire.
L'enquête INCA est la deuxième grande enquête nationale sur les consommations alimentaires des adultes et des enfants en France après l'étude ASPCC de 1994. Publiée à l'initiative de l'Agence française de la sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), de la Direction générale de l'Alimentation (DGAL) et du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CRÉDOC), elle porte sur 3003 individus de 3 ans et plus, représentatifs de la population française.


 Source : Alimenterre.org, consultation du 16 décembre 2013
Visuel : rue89strasbourg.com
Mots clés :   aide alimentaire, insécurité alimentaire, pauvreté, paupérisation, exclusion, PNNS, AFSSA, DGAL, CREDOC

DEVELOPPEMENT DURABLE : ACCORD DE l'OMC SUR L'AGRICULTURE

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a finalement autorisé les gouvernements des pays en développement à détenir des stocks publics à des fins de sécurité alimentaire. Jusqu’au bout, l’Inde a fait de la résistance. Elle doit en effet mettre en œuvre l’an prochain un programme d'aide alimentaire destiné à assurer à quelque 800 millions de personnes les moyens de se nourrir.

A l’heure où s’ouvrait la réunion ministérielle de Bali de l’OMC, rares étaient ceux qui croyaient qu’un accord pourrait être trouvé sur l’agriculture. L’agriculture a fait l’objet de toute une série de réunions stériles depuis la création de l’OMC en1995. Peu avant la réunion de Bali, le « Groupe des 33 », composé de 46 membres dont l’Inde, la Chine et l’Indonésie, avait proposé de rouvrir les discussions sur les subventions agricoles à l’OMC. Ils demandaient l’autorisation pour les gouvernements d’acheter une partie de la production agricole pour la distribuer à leurs consommateurs pauvres. Cette proposition était une remise en cause d’un aspect fondamental de l’accord de Marrakech à la base de la création de l’OMC. La réaction des Etats-Unis à cette proposition ne s’était pas faite attendre par la voix de leur ambassadeur à l’OMC qui déclarait qu’un tel accord « créerait une faille énorme pour l’utilisation  potentiellement  illimitée  de  subventions créant  des distorsions  dans  les marchés ». 

L’Inde avait fait savoir, au début de la réunion, qu’elle était prête à utiliser son véto (les décisions à l’OMC doivent obtenir l’unanimité des 159 pays Membres) si elle n’arrivait pas à obtenir un accord lui permettant d’exécuter son programme de sécurité alimentaire d’envergure. L’argumentaire en faveur de la proposition indienne peut se résumer simplement : comment refuser à un pays de subventionner son agriculture à concurrence de 20 milliards de dollars par an pour aider 800 millions de personnes, alors que les Etats-Unis donnaient un soutien estimé par l’OCDE à plus de 100 milliards de dollars, au bénéfice d`à peine 800 000 producteurs agricoles, en déréglant par la même le marché des produits agricoles mondiaux ?

Finalement, et pour la première fois depuis la création de l’OMC, un accord portant sur l'agriculture, l'aide au développement et la réduction de la bureaucratie aux frontières a été trouvé, cela malgré une objection de dernière minute présentée par un groupe de pays d’Amérique du Sud portant sur le blocus imposé à Cuba. L’accord  s’est fait  par  l’adoption  d’une  « clause de paix »  qui  stipule que les «Membres s'abstiendront de contester, dans le cadre du Mécanisme de règlement des différends de l'OMC, le respect par un Membre en développement de ses obligations au titre [...] de l'Accord sur l'agriculture en ce qui concerne le soutien accordé pour les cultures vivrières essentielles traditionnelles conformément aux programmes de détention de stocks publics à des fins de sécurité alimentaire », en attendant « la solution permanente » de cette question . En contrepartie, les pays concernés s’engagent « à ne pas créer de distorsion sur le marché ni d’avoir d’effet sur la sécurité alimentaire d’autres Membres » (c’est-à-dire à ne pas exporter les produits subventionnés).

L’Inde pourra donc dès 2014 exécuter son programme de sécurité alimentaire.


D'après une brève de Materne Maetz, publiée sur lafaimexpliquee.org et alimenterre.org le 09 décembre 2013
Mots clés : OMC, sécurité alimentaire, pays en voie de développement, Inde

vendredi 13 décembre 2013

CONSOMMATION RESPONSABLE : ECOCOMPARE, PLATEFORME DE RENCONTRE ENTRE MARQUES ET CONSOMMATEURS


http://www.ecocompare.com/style/logo.pngPersuadés que les marques ont un rôle à jouer et que les consommateurs doivent pouvoir agir, Ecocompare – plateforme web et mobile de rencontre entre consommateurs et produits vertueux propose de faire remonter des informations depuis les marques jusqu’aux consommateurs et inversement pour que celles-ci puissent écouter les critiques et s'améliorer. 

La plateforme web se décline au travers du site ecocompare.com où les produits sont référencés et consultés gratuitement. Elle se décline également autour du blog tous-écoacteurs.com sur lequel les consommateurs peuvent interagir autour de la consommation responsable. La plateforme mobile se matérialise par l’application ecocompare disponible sur les téléphones Apple et Android gratuitement. Les utilisateurs de l’application sont invités à scanner en magasin des produits. Suivant le nombre de scans effectués, les produits déjà référencés sur la plateforme web apparaîtront sur la plateforme mobile tandis que les produits non encore référencés feront l’objet d’une demande de référencement auprès des entreprises concernées.


Constat

  • 62% des Français (étude Ethicity 2011) considèrent que les produits « développement durable » ne sont pas facilement/rapidement repérables. 56% des Français considèrent qu’il est difficile de comprendre les informations sur les produits durables. 60% seraient d’avantage convaincus d’acheter plus de produits durables s’ils avaient des preuves concrètes de leur meilleure qualité ; 
  • Il existe une multitude de labels, officiels ou non, par pays et par catégorie de produits. qui créent une confusion inévitable pour le consommateur. Il existe de nombreuses auto-déclarations environnementales alors que l’intérêt du produit ou du service pour la nature est minime ;
  • Les produits écologiques ne sont pas encore assez nombreux sur le marché. Les «poids lourds» de l’industrie ne sont pas encore assez motivés pour être plus vertueux tant que la législation reste parfois laxiste et que les consommateurs ne sont pas encore assez réceptifs.

Objectifs
Cette plateforme doit permettre : 

  • D’une part d’informer le consommateur de façon simple et indépendante des efforts réalisés par certaines marques. Ces efforts doivent montrer que les marques limitent les impacts écologiques, sociétaux et sanitaires sur toutes les étapes du cycle de vie des produits commercialisés. Les produits seront donc notés sur plusieurs critères (Cf. Guide d’accompagnement au référencement disponible dans votre espace client). 
  • D’autre part de fédérer des consommateurs engagés (éco-acteurs) qui vont pouvoir participer à la démarche en introduisant de nouveaux produits, en donnant leur avis sur leur utilisation ou sur la perception écologique/santé/sociétale du produit.

Le consommateur n’est plus passif mais devient acteur d’une coproduction avec les marques.
Les marques qui acceptent de participer à cette action collaborative et de jouer la carte de la transparence sur l'ensemble des étapes du cycle de vie de leur produit sont mises en avant sur le site, les applications mobiles et les réseaux sociaux.


Perspectives
La plateforme Ecocompare.com a pour vocation d’amener un maximum d’entreprises et de consommateurs à référencer et à consulter des produits afin de devenir l’unique méthodologie qualitative de notation des impacts environnementaux, sociétaux et sanitaires des produits de grande consommation
De plus, les dirigeants envisagent d’installer des bornes Ecocompare en magasin. Le consommateur ne disposant pas d'un smartphone pourra alors s’informer des impacts environnementaux, sociétaux et sanitaires d’un produit ainsi que de la démarche choisie par le fabriquant.

Vertueuse, la société Id::next s’engage à laisser la plateforme gratuite.

Le projet Ecocompare a été réalisé par la société qui fait partie du réseau Entrepreneurs d'Avenirs, réseau qui promeut un mode de croissance plus respectueux de l'humain et de l'environnement.


Source : www.ecocompare.com
Mots clés : consommation responsable, éco-conception, ACV, entrepreneurs d'avenirs, magasin, marques responsables, éco-consommateurs

CONSOMMATION RESPONSABLE : PÊCHE PROFONDE, INTERMARCHÉ RECULE ET S'ENGAGE D'ICI CINQ ANS À CHANGER SES PRATIQUES


Revirement de situation. Jusque-là, la Scapêche, filiale d'Intermarché, faisait la promotion de la pêche profonde (lire la lettre ouverte datant du 6 décembre signée par les pêcheurs de la Scapêche). Mais après le vote du Parlement européen visant à mieux encadrer cette pratique le 10 décembre et l'annonce de plusieurs distributeurs de ne plus commercialiser des espèces profondes, la société change son fusil d'épaule.

"Dans l'attente d'avis scientifiques indiscutables et partagés par toutes les parties prenantes, y compris par les ONG, nous nous engageons à tout mettre en œuvre pour ne pas cibler systématiquement les espèces de grands fonds", déclare Fabien Dulon, directeur général de cette entreprise, dans un communiqué de presse, ajoutant : "Celles-ci pourront cependant figurer parmi les prises accessoires, mais - je le redis - les espèces d'eau profonde ne seront plus ciblées". La Scapêche se donne cinq ans pour faire évoluer ses pratiques. Dans ce sens, elle "tend la main aux ONG et leur propose de s'associer à elle pour l'élaboration d'un cahier des charges de production".

Greenpeace salue cette bonne nouvelle mais espère "que la Scapêche mettra autant d'énergie à réorienter ses pratiques vers une pêche réellement durable qu'elle en a mis à défendre le maintien du chalutage profond". L'ONG prend "prend acte de la « main tendue aux ONG » qu'offre la Scapêche. Nous sommes ouverts au dialogue avec cet industriel, mais attendons des gestes concrets de sa part", déclare Hélène Bourges, chargée de campagne océans à Greenpeace France.

Source :

SANTÉ ENVIRONNEMENTALE : POLLUTION AUX PARTICULES, L'ILE-DE-FRANCE PARTICULIÈREMENT TOUCHÉE

L'épisode de pollution aux particules, favorisé par un temps froid, sec et sans vent, continuait jeudi d'affecter une partie de la France, et notamment la région parisienne qui maintenait son niveau d'alerte pour le quatrième jour consécutif.

  
Une durée inhabituelle...
L'épisode de pollution aux particules, favorisé par un temps froid, sec et sans vent, continuait jeudi d'affecter une partie de la France, et notamment la région parisienne qui maintenait son niveau d'alerte pour le quatrième jour consécutif.
Il sera également déclenché vendredi, a indiqué Airparif, agence régionale de surveillance de la qualité de l'air.
En Ile-de-France, "un épisode aussi long, c'est assez rare avec des niveaux aussi soutenus. La dernière fois, c'était en décembre 2007 avec des conditions météorologiques similaires", a déclaré à l'AFP Fabrice Joly, ingénieur à Airparif.


... dans plusieurs régions de France
Le niveau d'alerte aux PM 10 (particules au diamètre inférieur à 10 microns), déclenché à partir d'une concentration de 80 microgrammes de particules par m3 d'air, était également activé dans l'Oise, le Vaucluse, l'agglomération de Rouen et de Strasbourg.
Dans plusieurs régions, dont l'Ile-de-France, les vitesses autorisées ont été réduites de 20 km/h.

Un comportement citoyen pour réduire la pollution
Les contrôles de police, notamment des deux roues, ont été renforcés en région parisienne, a annoncé la préfecture de police. "Pour la seule journée du 10 décembre, ce sont 5.760 infractions qui ont été relevées pour non-respect des limites de vitesse ou non-respect des normes techniques", indique-t-elle dans un communiqué.
Par ailleurs, quatre dispositifs policiers ont été mis en place sur trois autoroutes (A1, A4, A6) et la N12 dans le sens de Paris pour inciter les conducteurs de poids lourds de plus de 3.5 tonnes d'emprunter un itinéraire de contournement de la capitale. 

Les recommandations des Ministères de l'Ecologie et de la Santé
De son côté, le ministère de l'Ecologie a "demandé de ne pas utiliser les cheminées à bois", "de limiter l'usage des véhicules automobiles, notamment les véhicules diesel non équipés de filtres à particules", ou encore "de respecter l'interdiction de brûlage de déchets verts".
Le niveau d'information (à partir de 50 microgrammes) était dépassé localement dans de nombreuses autres régions.

Cette pollution devrait s'atténuer vendredi après-midi avec une légère dégradation météorologique.
Le ministère de la Santé recommande de "réduire les activités physiques intensives et les efforts physiques si des symptômes comme la toux, les sifflements, la dyspnée ou des maux de gorge sont ressentis".


Source : AFP, le 12 décembre 2013
Mots clés : pollution aux particules, pollution, diesel, PM, maladies respiratoires, Airparif