mardi 14 janvier 2014

ENVIRONNEMENT : GESTION DES MILIEUX AQUATIQUES, LE SUJET QUI FÂCHE



La Gemapi ou Gestion des Milieux Aquatiques et prévention des inovations
Unique disposition environnementale du projet de loi sur la décentralisation, la création de la compétence de « gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations » fait beaucoup de mécontents : communes et intercommunalités n’étaient pas candidates à la nouvelle mission que leur confie l’Etat, mais qu’auraient volontiers exercée les établissements publics territoriaux de bassin. L’échelle administrative, en passe d’être désignée responsable, et celle du bassin versant, qui clame sa pertinence territoriale, sont forcément vouées à coopérer…

Une compétence locale qui divise
Ainsi, nullement demandeur de cette responsabilité, le bloc local critique l’absence de débat et de chiffrage de la mesure. L’Association des maires de France souhaite que le sujet soit traité « dans le cadre de l’élaboration de la stratégie nationale de gestion des risques d’inondation, dont le chantier vient d’être lancé par le ministère de l’Ecologie ». Pour l’Assemblée des communautés de France (ADCF), le débat doit être reporté à 2015, quand la révision des schémas départementaux de coopération intercommunale fournira « une occasion historique de repenser l’organisation de l’eau », selon son délégué général, Nicolas Portier. Dans l’immédiat, la nouvelle mission est drapée de flou. « Quelle obligation de résultat, à quelle échéance ? » questionne le responsable de l’ADCF, soulignant que « le sujet a surgi sans concertation préalable avec les associations d’élus ».
[…]
La préférence pour le bassin de vie
Fin 2012, un avant-projet de loi envisageait que des Établissements Publics Territoriaux de Bassin [EPTB] se déploient à l’échelle nationale d’ici 2017, pour assumer la compétence « Gemapi ». Un scenario qui s’est avéré intenable à l’heure de la simplification de la carte territoriale. « Intellectuellement, l’idée de couvrir le territoire d’établissements publics territoriaux de bassin est séduisante, mais l’air du temps n’est pas à la création de nouvelles structures », reconnaît Laurent Roy, directeur de l’eau et de la biodiversité au ministère de l’Ecologie. Même réalisme chez Géraud Guibert, président du think tank La fabrique écologique : « On ne peut tout raser et partir d’une feuille blanche pour élaborer un schéma parfaitement rationnel », observe celui qui fut « facilitateur » des débats sur l’eau lors de la Conférence environnementale de septembre 2013.

Au bassin fluvial, l’exécutif a donc au final préféré le bassin de vie, non sans bonnes raisons. D’abord, certaines intercos se sont déjà emparé de la « Gemapi ». Surtout, « le territoire est maillé de communes et d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre : c’est une garantie qu’il y ait partout des maîtres d’ouvrage, condition indispensable au respect de la directive cadre européenne sur l’eau de décembre 2000 (1) », fait valoir Laurent Roy. Autre argument : « Les inondations sont une question d’urbanisme, compétence du bloc local qu’il s’agit de faire converger avec la politique de l’eau », souligne Alby Schmitt, directeur adjoint de l’eau et de la biodiversité. Aujourd’hui, « seul un document d’urbanisme sur trois intègre la question des eaux pluviales », relève Philippe Maillard, directeur général de la Lyonnaise des eaux. Pour les Français, le lien entre inondation et politique locale d’urbanisme est pourtant évident : 69 % citent les constructions en zone inondable comme facteur de risque (39 % les mentionnant en premier) […] selon une étude de l’Ifop menée en octobre 2013 pour le ministère de l’Ecologie.

Un seul grand cycle
Pour mieux plaider leur cause, les EPTB récusent les notions de « petit » et de « grand » cycle de l’eau. « Il n’y a qu’un seul grand cycle, au sein duquel s’exercent de multiples usages dont le petit cycle (production-distribution d’eau potable et épuration des eaux usées) mais aussi l’agriculture, la pêche, l’hydroélectricité, les sports aquatiques, élargit Daniel Marcovitch. Il faut revenir à la notion simple d’un cycle unique, avec des problématiques d’inondation, d’étiage, de pollution. Une vision globale s’impose pour bâtir une politique de l’eau à l’échelle du bassin versant, dont l’EPTB a vocation à être l’ensemblier », défend-il. Du coup, une « Gemapi » affectée au bloc local doit s’assortir d’une obligation de transfert de compétence ou d‘adhésion à l’EPTB, « qui est l’outil de cohérence », selon le président de l’AFEPTB [Association Française des Etablissements Publics Territoriaux de Bassin] et l'organe fédérateur selon André Flajolet, ancien président du Comité national de l’eau.
Autrement dit, les différents acteurs prônent une compétence partagée qu'une démarche de concertation aurait pu faire émerger...  

Source : D'après la Gazette des Communes, le 9 décembre 2013, par L. Madoui
Visuel : siarce.fr
Mots clés : milieux aquatiques, inondations, décentralisation, EPTB, bassin versant, Ministère de l'écologie, environnement

lundi 13 janvier 2014

RSE/SOCIAL : ENGAGEMENT ET RÉTENTION DES TALENTS, LEVIERS DE PERFORMANCE POUR L’ENTREPRISE

Extrait de l'article paru sur rhinfo.com et rédigé par Raphaël Delmas et Cécile Pannetier1

La fidélisation des talents, un enjeu pour les DRH
La fidélisation des employés, et plus particulièrement des “talents”, est un enjeu et un défi de taille pour les professionnels des Ressources Humaines. Les résultats d’une étude internationale de Michael Page2 indiquent que la rétention des talents est la seconde priorité des RH en 2013. 93% des entreprises interrogées affirment déployer une stratégie pour fidéliser leurs meilleurs éléments. Pourtant, d’après une étude récente menée par Hay Group, “les entreprises ne parviennent pas à inciter leurs collaborateurs à donner leur maximum. Dans le monde, seulement deux salariés sur trois sont engagés dans leur entreprise. Plus inquiétant, la fidélité à l’entreprise a chuté de cinq ans en moyenne depuis 2006, et plus de 40% des salariés pensent quitter leur entreprise dans les cinq prochaines années »3. La conséquence est le départ de salariés performants, compétitifs et compétents qui engendre, pour toute organisation, des coûts élevés.
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Le turn-over, un phénomène complexe aux multiples solutions
Le turnover est un phénomène complexe et il n’existe pas de solution  unique et simple pour en réduire le taux. Cependant, certaines pratiques permettent de mieux le contrôler. Les recherches ont par exemple démontré qu’approfondir la connaissance de chaque candidat en short list en mettant en perspective ses capacités, ses compétences et sa personnalité—au moyen de solutions d’évaluation scientifiquement validées—permet de fiabiliser les prises de décision. Mais les taux de turnover et d’échec d’intégration de nouveaux collaborateurs démontrent qu’il y a une rupture entre ces connaissances théoriques et les pratiques. 

Selon une étude publiée courant décembre 2012 par Mozart Consulting et sponsorisée par WillBe Group “un CDI sur six (16%) n’est pas confirmé à l’issue de sa période d’essai et, une fois sur deux, à l’initiative du collaborateur”. Natacha Leymarie, Senior Manager en charge de la Practice “Capital humain et mobilisation” chez WillBe Group, commente : “le recrutement est un déterminant clé de la compétitivité hors coût ; la façon dont une firme recrute ses talents, quel que soit leur niveau hiérarchique, impacte fortement la qualité des profils disponibles et leur adéquation avec ses enjeux stratégiques, bien évidemment, mais aussi le rapport des nouveaux équipiers à l’entreprise, en particulier leur niveau de mobilisation. Le recrutement est donc un véritable investissement stratégique ainsi qu’un indicateur de l’ambition de l’entreprise et de sa capacité à se projeter dans l’avenir. [...] Les DRH et tous leurs partenaires -internes et externes- ont ici un “terrain de jeu” formidable pour engager une mutation des esprits, sans abandonner pour autant les bonnes pratiques qui existent déjà en la matière.”5.
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Les solutions d'évaluation primordiales dans les décisions des DRH
Aujourd’hui, les professionnels RH ont donc à disposition des solutions d’évaluation valables pour limiter le risque de démotivation et de turnover. Par exemple, Corrugated Services LP, le premier fabricant indépendant de conteneurs recyclés aux Etats-Unis, utilise depuis plus de vingt ans des solutions d’évaluation dans ses processus de recrutement. Kristi Schmidlap, DRH, explique ce qu’est un employé performant dans son entreprise. “Dans notre secteur, nos employés doivent être capables d’apprendre vite, de résoudre des problèmes et de penser en dehors des sentiers battus afin d’optimiser l’utilisation des outils mécaniques et le rendement. Evaluer les aptitudes spécifiques [aux métiers de l'entreprise est primordial dans le] processus de recrutement. Cette approche proactive à l'embauche permet de sélectionner les bonnes personnes pour les bons volontaires et en conséquence de réduire le turn-over du personne. 

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1 ECPA - Pearson France / www.ecpa.fr
2 Dans le cadre de son baromètre international RH 2013, Michael Page a interrogé 4 300 professionnels de la fonction RH pour connaître leurs priorités. Michael Page, Baromètre international RH 2013, mars 2013.
3 Résultats d’une étude menée par Hay Group auprès de cinq millions de collaborateurs dans le monde jusqu’en 2011, “Plus de 40% des salariés pensent quitter leur société dans les cinq prochaines années”, Paris, le 16 mai 2013.
5 Focus RH, “Taux d’échec du processus d’embauche dans les secteurs concurrentiels : état des lieux”, 9.01.2013.

Source : 
Rhinfo.com, le 03 janvier 2014, Raphaël Delmas et Cécile Pannetier
Visuel : conseil-entreprise.org 
Mots clés :  rétention des talents, fidélisation du personnel, ressources humaines, engagement du personnel, démission, licenciement, période d'essai

BREVE : ESS, LA SECONDE VIE DES JOUETS AVEC Rejoué

Claire Tournefier, ancienne cadre de l'agro-alimentaire, a créé en 2012 à Paris l'association Rejoué qui offre une seconde vie à des jouets qui ne servent plus.
Ceux-ci sont auscultés, pour vérifier leur bon fonctionnement, puis nettoyés, complétés, réemballés et revendus par une équipe d'une vingtaine de personnes en insertion. 
Claire Tournefier a notamment été accompagnée par Antropia, l'incubateur social de l'Essec. Pour développer son association, elle imagine différentes solutions : ventes "vintage", ateliers de conception et système de location de jouets d'occasion…

Visiter le site : http://www.lemonde.fr


Source : Article signé Pascale Krémer – Le Monde – 22/12/2013