lundi 23 septembre 2013

SANTE ENVIRONNEMENTALE : Pollution de l'air, quels sont les risques pour votre santé ?

Une trentaine de médecins ont lancé une pétition pour alerter les pouvoirs publics. Asthme, bronchites, infarctus… A l'occasion de la conférence environnementale, francetv info détaille les conséquences de la pollution sur notre santé.
 
"Il y a une relation causale entre pollution et mortalité"


Confrontés régulièrement aux effets de la pollution sur leurs patients, ces médecins ont décidé de briser le silence de leur cabinet avec les derniers résultats de l'enquête Aphekom, une étude sanitaire européenne sur la question. "Un médecin généraliste tout seul dans son coin ne peut rien prouver, reconnaît le premier signataire du texte, Bernard Jomier, médecin et élu Europe Ecologie-Les Verts. Mais ce que nous constatons au quotidien correspond aux résultats des études épidémiologiques", explique-t-il à francetv info.
Menée pendant trois ans dans vingt-cinq villes européennes, dont neuf françaises, et publiée en septembre 2012, l'étude Aphekom, la plus récente sur le sujet, a décortiqué l'impact et le coût sanitaire des particules fines et de l'ozone, deux polluants importants. "Il y a une relation de cause à effet entre la pollution atmosphérique et la mortalité. Il n'y a plus de doute aujourd'hui", explique Sylvia Medina, coordinatrice du projet à l'Institut de veille sanitaire (InVS), contactée par francetv info. Et la chercheuse d'énumérer les maladies respiratoires et cardiovasculaires provoquées par la pénétration de ces polluants dans les voies respiratoires : asthme, bronchites, troubles du développement pulmonaire de l'enfant, troubles de la coagulation, infarctus…

La liste est longue, technique. Alors, dans un souci de clarté, les chercheurs de l'étude Aphekom ont calculé l'impact de la pollution sur l'espérance de vie des habitants des villes étudiées. La mauvaise qualité de l'air coûte 7,5 mois d'espérance de vie à un Marseillais, 5,8 à un Parisien et un Lillois, 5,7 à un Lyonnais et à un Strasbourgeois, 5 à un Bordelais, 4,6 à un Rouennais, 4,2 à un Havrais ou 3,6 à un Toulousain.
Selon l'étude, si la France respectait dans ces neuf villes les valeurs guides de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 3 000 décès en moyenne pourraient être différés par an dans ces agglomérations. Une autre étude de la Commission européenne, publiée en 2005 (en anglais), avance le chiffre de 42 000 décès prématurés dûs aux particules fines dans l'ensemble de l'Hexagone. Ces résultats ne signifient pas que la cause unique du décès de ces personnes est la pollution atmosphérique. Ils indiquent simplement qu'elle accélère le développement de pathologies mortelles auquel participent d'autres facteurs, comme le tabagisme.

Les études sur le sujet n'en sont qu'à leurs débuts. "Nous sommes en pleine avancée sur ces questions", estime Bernard Jomier. Il mentionne par exemple une récente étude américaine rapportée par le Huffington Post (en anglais), qui a démontré que les enfants dont les mères avaient été exposées à de hauts niveaux de pollution avaient plus de risques de développer des cancers. Les gaz d'échappement des moteurs diesel ont été classés parmi les cancérogènes certains en juin 2012.
Ainsi le lien de causalité entre pollution et mortalité n'est plus à prouver. Il nous reste toutefois à trouver comment réduire au mieux celui-ci.
 
Source : www.francetvinfo.fr, le 20 septembre 2013
Mots clés : santé environnementale, pollution, France

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