samedi 21 septembre 2013

SOLIDARITE : Petit arrondi pour grande cause

L’arrondi solidaire permet de donner à l’association de son choix, via son bulletin de salaire ou son ticket de caisse en supermarché.

Bananes, pain, tomates… Pierre-Alexis, 22 ans, dépose ses courses sur le tapis de la caisse enregistreuse. « Vous prenez l’arrondi ​? », interroge la caissière. L’étudiant hoche la tête. Au lieu des 12,33 euros dus, il paie 13 euros, faisant don de 67 centimes à la Croix-Rouge française. Le Franprix du 102, rue Réaumur à Paris est le premier magasin en France à avoir mis en place « l’arrondi en caisse ». Un concept importé du Mexique par Pierre-Emmanuel Grange, fondateur de MicroDon en 2009. Son  credo ? La « générosité embarquée ». L’idée : rendre le don plus facile, « à travers les transactions de la vie quotidienne ».

L’arrondi sur salaire
Première transaction : le salaire. 
Inspiré du payroll giving né il y a 25 ans en Angleterre, « l’arrondi sur salaire » permet au salarié de faire un micro-don* à l’association de son choix, sur son net à  payer. Ce don est ensuite doublé, l’employeur donnant à son tour une somme équivalente. Ce système permet à l’APGO (l’association des organisations de payroll giving) de collecter 100 millions de livres par an. 
En France, MicroDon Microdon.org a créé l’arrondi solidaire, en partenariat avec l'ADP, spécialiste des services pour la gestion de la Paie et des Ressources Humaines. C'est la  seule structure à proposer l’arrondi.
Parmi la quinzaine d’entreprises l’ayant déjà adopté, Accenture. Chaque mois, les salariés du cabinet de conseil peuvent verser un  euro à l’Institut du service civique ou à Passerelles numériques, une association qui forme à l’informatique au  Cambodge. En un trimestre, 1 372 euros ont été collectés. « C’est une bonne action ​: si nous donnions tous un euro par mois, la somme serait énorme », souligne Dominique Calmels, directeur financier d’Accenture. Cette pratique favorise l’émergence d’une responsabilité sociale de l’entreprise autour d’un projet solidaire fédérateur.

La générosité en caisse
En parallèle, MicroDon a expérimenté pendant quatre ans son système d’arrondi en caisse en grande surface, via des cartes de don d’une valeur de deux euros à « faire passer en caisse comme n’importe quel article », explique Pierre-Emmanuel Grange. Aujourd’hui, l’entreprise sociale propose au client d’arrondir ses achats à l’euro supérieur.  A partir d’octobre, une dizaine d’enseignes de la distribution alimentaire rejoindra le supermarché pilote du 102, rue Réaumur. « Si 1 % des clients demandent l’arrondi, plus de cinq millions d’euros par an pourraient être collectés », affirme Pierre-Emmanuel Grange. Au Franprix parisien, en une journée, le montant des dons s’élève à 90 euros. Ils seront reversés à un fonds de dotation, qui les redistribuera à l’antenne locale de la Croix-Rouge. « L’arrondi à la caisse, c’est plus facile que d’envoyer un chèque à une association », lance Pierre-Alexis, avant de s’éloigner, cabas à la main.

* Le micro-don est un don de très faible montant. Le principe est donc de donner peu, mais de donner plus souvent. Mais surtout de cumuler un maximum de donneurs pour arriver à des sommes considérables

Pour en savoir plus :
Sources :
UP, inspirer le quotidien, 29 août 2013

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