dimanche 1 décembre 2013

RSE : L'ECOLE DE MONTREAL INVITE A REPENSER LA RSE

A l'occasion de la parution du livre Repenser la responsabilité sociale de l'entreprise, réalisé sous la direction de Corinne Gendron et Bernard Girard, a répondu aux questions de Vincent Frigon, du blog borealis et présenté notamment l'Ecole de Montréal qui introduit la notion sociologique dans la RSE. 

Vincent Frigon :  Qu'est-ce que l'École de Montréal?
Corinne Gendron : Ce terme désigne une perspective de la RSE qui est attentive à la fois aux dimensions sociologiques et institutionnelles. Elle se distingue du courant traditionnel, développé surtout aux États-Unis par des gens d'affaires et des chercheurs en gestion, qui tend à réduire le phénomène de la RSE à des initiatives volontaires de la part des entreprises. Avec l'École de Montréal, on cherche plutôt à reconnaître la dynamique impulsée par d'autres acteurs, tels que la société civile, les mouvements de pression, les gouvernements, etc. Notre approche fait valoir que le phénomène de la RSE ne se limite pas aux approches volontaires et qu'il y a à la fois des dimensions obligatoires et réglementaires, en plus des dimensions qu'on pourrait qualifier de volontaires. Le but du livre est d'ailleurs de faire connaître les travaux de chercheurs qui travaillent dans cette perspective plus ouverte, plus dynamique et plus sociale de la RSE.

VF : Vous parlez de "nouveaux mouvements sociaux économiques" qui imposent des changements aux entreprises. De quoi s'agit-il?
CG : C'est un concept qui renvoie à la façon dont les acteurs sociaux portent leurs revendications depuis la mondialisation. Avant les années 1960, le mouvement ouvrier faisait des revendications auprès de l'État pour qu'il réglemente les entreprises : c'était un premier mode d'action de la part des mouvements sociaux. À partir des années 1970, les mouvements sociaux ont continué à faire des revendications vis-à-vis de l'État, mais aussi à l'échelle de la société, par la sensibilisation et l’éducation des citoyens. Or, au début des années 1990, les mouvements sociaux ont commencé à utiliser des statuts économiques pour faire des revendications sociales. D'où le nom de mouvement social et économique. Il y a deux types de statuts : le statut d'actionnaire, par lequel une  personne investit dans des entreprises conformes à ses valeurs et qui lui permet d'exprimer son point de vue aux assemblées d'actionnaires; et le statut de consommateur, par lequel une personne évite d'acheter des produits qui ne correspondent pas à ses valeurs (boycott) ou au contraire privilégie des produits qui correspondent à ses valeurs (buycott). 

Corinne Gendron est titulaire de la Chaire de responsabilité sociale et de développement durable à l'UQAM. Elle intervient également à l'Université de Versailles Saint Quentin (UVSQ) [NDLR Abstract].



Extrait du blog borealis
Consultation du 29 novembre 2013
Visuel : borealis
Mots clés : RSE, charte éthique, UVSQ, sociologie, relations sociales, Canada, France

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire