Dans un rapport, l'OCDE se penche sur le niveau de risque acceptable
concernant les inondations ou l'approvisionnement en eau potable. Elle
détaille également des initiatives pour adapter la gestion de l'eau au
changement climatique.
Comment établir un niveau de risque
acceptable concernant la gestion des inondations ou l'apport en eau
potable ? C'est la question à laquelle tente de répondre l'OCDE dans un rapport "Water security for better lives" rendu public le 2 septembre, précisément durant la semaine mondiale de l'eau (du 1er au 6 septembre).
D'ici 2050, plus de 40 % de la
population mondiale sera soumise à un stress hydrique prononcé, et près
de 20 % exposée aux inondations, selon le document. D'un point de vue
économique, les actifs menacés par les inondations représenteraient près
de 45.000 milliards USD en 2050.
La situation diffère toutefois selon les pays : tandis que la demande en eau devrait diminuer dans la zone OCDE (de 1.000km3 en 2000 à près de 900km3 en 2050), elle augmentera dans les BRIICs (de 1.900km3 en 2000 à 3.200km3 en 2050) et le reste du monde (de 700km3 en 2000 à 1.300km3
en 2050). Selon une publication (Brown et Lall, 2006) il existerait une
corrélation entre la variabilité des précipitations et le PIB (produit intérieur brut).
Les pays développés devront faire face quant à eux à des problèmes de pollutions et de rénovation des réseaux vieillissants.
Aujourd'hui, la gestion des risques de
l'eau s'avère majoritairement axée sur la protection des biens en cas de
catastrophes, une préparation à l'urgence et beaucoup moins sur la
sécurité de l'eau à long terme.
Pour l'OCDE, une première étape
indispensable consiste à une évaluation scientifique des risques
(exposition et vulnérabilité des populations, des écosystèmes et des
activités) ainsi que la compréhension de sa perception.
L'organisation liste différentes pistes
comme l'identification des utilisations et leurs valeurs associées ou
encore l'évaluation de la vulnérabilité de certains secteurs. "La sophistication de l'évaluation du risque doit correspondre au niveau de risque" pointe dans son rapport l'OCDE.
Elle estime que des objectifs devraient
être fixés pour sécuriser ces questions de façon concomitante avec ceux
d'autres domaines comme la politique agricole ou énergétique.
L'OCDE recommande de favoriser des
structures de gouvernance qui mettent l'accent sur la coordination des
prises de décisions (par exemple, l'examen systématique des grandes
décisions politiques par des groupes de travail inter-ministériel) .
Pour elle, la réglementation devrait évoluer de manière à maintenir cette pression.
"'L'eau
n'est pas seulement un secteur clef pour l'adaptation, elle est
également une ressource essentielle, ainsi qu'une menace potentielle,
affectant un certain nombre d'autres domaines politiques : énergie,
agriculture, infrastructures, biodiversité et santé", pointe l'OCDE.
Selon le document, presque tous les pays
prévoient une aggravation des risques liés à l'eau sous l'effet du
changement climatique. Trente‑deux pays classent les événements extrêmes
(inondations et/ou sécheresses) parmi leurs principales préoccupations
et 23 considèrent comme un problème majeur la pénurie d'eau et pour 15
pays ce serait la qualité de l'eau, tandis que les impacts sur
l'approvisionnement en eau et d'assainissement ont été signalées par 16
pays.
Certains pays révisent leurs lois et
réglementations en conséquence, comme les limites durables de captage de
l'eau, l'aménagement du territoire, etc. D'autres adaptent leurs
instruments économiques (par exemple tarifs de l'eau, taxes
environnementales liées à l'eau, systèmes d' assurance contre les
inondations, etc. ) pour réduire les pressions. Toutefois seule une
poignée de pays ont commencé à aborder explicitement la question du
financement pour gérer ces risques.
Source : actu-environnement.com, le 03 septembre 2013
Visuel : economie-d-eau.com
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