vendredi 27 décembre 2013

RSE/SOCIAL : NOUVELLE ENQUETE SUR LA SANTE ET LA PROTECTION SOCIALE (ESPS) 2014

Lancement de l’enquête ESPS 2014, enquête sur la santé et la protection sociale

L'Enquête santé et protection sociale (ESPS) est l'enquête de référence sur la santé, l'accès aux soins et la couverture maladie en France. Elle recueille depuis 1988 des données sur l’état de santé, la couverture maladie, la situation sociale et le recours aux soins d'un échantillon de 8 000 ménages ordinaires résidant en France métropolitaine.

L'enquête est réalisée auprès d'un panel tous les deux ans. Elle interroge les mêmes ménages tous les quatre ans. L'échantillon a été renouvelé entièrement en 2010. ESPS est aussi appariée avec les données de consommation de soins issues de l’Assurance maladie. La possibilité de lui associer également les données de remboursement des organismes complémentaires est actuellement en cours d'évaluation.
ESPS participe à l’évaluation des politiques de santé et à l'étude des questions d’équité en santé. De plus, son lien avec les données de prestation de l'Assurance maladie permet des analyses fines du recours aux services de santé.

L’enquête ESPS 2014 de l’Irdes* débutera le 22 janvier 2014. Cette année, ESPS intègre l’enquête européenne sur la santé EHIS (European Health Interview Survey). Les personnes sollicitées pour y répondre recevront un courrier postal et seront ensuite contactées par un enquêteur de l’Institut de sondage GfK ISL au téléphone ou directement à leur domicile.

Les facteurs liés aux inégalement sociales passés au crible
Tous les deux ans, depuis 1988, ESPS interroge 8 000 ménages soit 22 000 personnes sur leur état de santé, leur accès aux soins et leurs couvertures maladie obligatoire et complémentaire. Elle est représentative d'environ 97 % de la population vivant en France métropolitaine. Les informations collectées permettent d’étudier les facteurs à l’origine des inégalités sociales de santé, de recours et de renoncement aux soins, en y associant les données de consommation des assurés sociaux (consultations médicales, médicaments, hospitalisations…).

L'évaluation des politiques publiques
ESPS permet aussi de suivre et d’évaluer l’effet des mesures de politiques publiques comme le relèvement du seuil de la Couverture maladie universelle (CMU), les dispositifs des Affections de Longue Durée (ALD) ou de l’Aide pour une complémentaire santé (ACS). 

L’enquête 2014 s’intéressera également aux parcours de soins et aux effets des conditions de travail sur la santé. Les résultats d’ESPS, mis à la disposition de tous, sont un précieux outil d’analyse pour les chercheurs, les pouvoirs publics et les partenaires sociaux.

*IRDES : Institut de Recherche et Documentation en Economie de la  Santé



Source : Communiqué de Presse IRDES, le 16 octobre 2013Mots clés : accès aux soins, CMU,santé, accès aux soins, politique de santé publique, ESPS, IRDES, European Health Interview Survey,

RSE/SOCIAL : SOLVAY, UN ACCORD RSE MONDIALISÉ SOUS L’ŒIL D’UN « SYNDICAT ONG »

 
C’est avec IndustriAll que Solvay* a signé à Bruxelles le 17 décembre dernier son accord RSE mondial qui acte pour trois ans la capacité de ce méta-syndicat (fusion en 2012 des fédérations internationales de la métallurgie, de la chimie et du textile) à suivre les conditions de sécurité et de travail du groupe chimique. Chaque année, deux représentants centraux d’IndustriAll et un représentant local se réuniront avec trois représentants de la direction sur l’un des sites de Solvay. En fonction des événements, d’autres réunions pourront se tenir avec à la clef des visites de sites.

Les élus du CE européen étaient présents, de même que des syndicalistes venus du Brésil, à l’occasion de cette signature. « Notre objectif est de parvenir à un comité de groupe mondial mais une étape intermédiaire va consister à nommer des ambassadeurs non européens au niveau du CE européen », souligne Jean-Pierre Clamadieu, le PDG.

En attendant ce maillage mondial, c’est donc IndustriAll qui assure le rôle de vigie sur les engagements d’un accord RSE. « IndustriAll est une forme d'ONG, de nature syndicale, tout à fait en mesure d’orchestrer des campagnes de presse », prévient Jean-Chistophe Sciberras, directeur des relations sociales de Solvay.
  • En effet, Jyrki Raina, secrétaire général d’IndustriAll n’a pas manqué de rappeler la campagne menée de concert avec l’UNI à la suite de l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza au Bangladesh avec, au final, un accord signé par près de 200 marques, qui s’applique désormais à 1 600 ateliers et fabriques.
L’accord décline les indicateurs de suivi RSE du groupe où l’on retrouve notamment les 23 engagements de Solvay Way, une démarche continue de progrès. En revanche, pas un mot sur les compensations financières auxquelles les salariés du groupe peuvent prétendre en atteignant les objectifs RSE. Pas question en effet d’immiscer IndustriAll dans la stratégie de rémunération qui fait reposer 10 % de la rémunération variable de tous les managers sur des critères RSE : 5 % en fonction des retours de deux agences de notation extra-financière et 5 % en fonction de la capacité à déployer Solvay Way. « Un accident mortel sur un site et tous les managers du périmètre concerné perdent 10 % de leur variable », souligne Jacques Kheliff, le directeur du développement durable.

Mais comment faire en sorte que cette contrepartie financière adossée à la RSE s’applique à l’ensemble des salariés du groupe. Il n’y a pour le moment qu’en France que 10 % de l’intéressement (soit environ 300 € par salarié) reposent sur la variable RSE. La direction réfléchit à la façon d’étendre une redistribution mondiale de la performance sociale.


* N.B. : Solvay a reçu le prix 2013 du Meilleur Rapport Développement Durable décerné par l’Institut des Réviseurs d'Entreprises belges dans la catégorie "Grandes Organisations". Solvay a été félicité pour son rapport quasiment considéré comme rapport intégré abordant tous les aspects (objectifs, déclaration du management, explication du processus, engagement des parties prenantes, etc.). Plus d'infos


Sources : 
Miroir social, Rodolphe Helderlée, le 19 décembre 2013
Site internet www.solvay.fr, consultation du 26 décembre 2013
Mots clés : chimie, Rodhia, création de valeur, Développement Durable, RSE, social

ENVIRONNEMENT : POLLUÉ, LABOURÉ, OUBLIÉ, LE SOL FRANÇAIS EST EN TRAIN DE DISPARAÎTRE

On croit souvent cette ressource illimitée. Mais près d'un quart des sols français sont menacés de disparition. Les explications de Terraeco.


Sous les pavés et le bitume, la terre est bien mal en point. Dans de nombreux champs, c’est encore pire. Les sols de France sont en danger, et on commence à peine à s’en rendre compte. « On a longtemps considéré les sols comme un simple support de l’agriculture, et on pensait qu’on savait très bien les gérer. Les scientifiques ont commencé à réaliser dans les années 1990 que ce n’était pas le cas, mais il a fallu attendre 2012 pour qu’il y ait une prise de conscience internationale du phénomène » , alerte Dominique Arrouays, président de l’Association française pour l’étude des sols (Afes) et organisateur d’un colloque dans le cadre de la journée mondiale des sols, le 5 décembre 2013.

Difficile à concevoir, mais le sol qui nous entoure est bien une ressource très limitée. La couche de 30 cm de terre qui recouvre une bonne partie des terres non immergées (et non bétonnées) de la planète est le subtil résultat de la très lente dégradation des roches. On trouve plus d’organismes vivants dans une poignée de ce mélange richissime que d’êtres humains sur la surface de la planète. De ces terres dépend la quasi-totalité de notre alimentation bien sûr, mais aussi notre climat. En effet, les sols du monde contiennent sur à peine 30 cm de hauteur autant de CO2 que toute l’atmosphère terrestre (environ 800 milliards de tonnes).


Touche pas à mon sol

Et pourtant nous dégradons ce patrimoine à grande vitesse. Une partie des sols s’érode et finit sa course dans les rivières et les océans. La faute principalement à l’agriculture intensive qui laboure et laisse les sols nus et donc sans défense une bonne partie de l’année. Et qui a détruit les haies et prairies qui limitaient le ruissellement des eaux. La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime que cette seule érosion frappe 24 milliards de tonnes de sols par an, soit 3,4 tonnes par être humain. Enorme. En France, la situation est inquiétante notamment en région parisienne mais aussi dans une partie de la Bretagne et de la Picardie (voir carte ci-dessous réalisée dans le cadre du projet GISSOL).


« Dans ces régions, on peut voir l’érosion à l’œil nu avec les ravines, les rigoles ou les rivières qui sont marrons, pleines de boues », indique Dominique Arrouays. L’autre grand danger pour le sol, c’est le béton. D’après le ministère du Développement durable (aujourd’hui remplacé par le Service de l’observation et des statistiques), 600 km2 de terres sont artificialisées chaque année en France, soit l’équivalent d’un département tous les dix ans. « Le sol n’est alors plus exploitable à jamais. Et il ne joue plus son rôle de filtration des eaux de pluie », note le spécialiste. On s’en rend compte souvent trop tard, lors d’événements violents, comme les inondations. Et la liste des mauvais traitements infligés aux sols ne s’arrête pas là : ils sont aussi tassés, pollués, contaminés, acidifiés et perdent en biodiversité.

« Le pic sol »

Le problème, c’est que l’on dégrade ces sols beaucoup plus vite que la nature n’en crée. A-t-on atteint le « pic sol », comme on a atteint le pic du pétrole ou le pic de certains métaux ? « A mon avis on l’a déjà dépassé oui. Il y a des régions en France où l’on perd entre 20 tonnes de sol par hectare et par an, alors qu’il s’en forme entre 100 kilos et une tonne par hectare et par an », s’alarme le président de l’Afes qui estime qu’au moins 20% des sols français sont en situation de déficit. Soit autant de territoires qui pourraient se retrouver sur le caillou à l’échelle de quelques dizaines d’années. A tel point que, selon l’expression du spécialiste des sols Claude Bourguignon« nous manquerons de blé avant de manquer de pétrole ». La course au sol est déjà lancée, notamment en Afrique où l’accaparement des terres se fait au détriment des populations locales.

Reconquérir la terre

Peut-on faire machine arrière ? De nombreuses solutions sont connues. D’abord, reconquérir les milliers d’hectares de friches industrielles plutôt que de bétonner des sols « vivants ». Ensuite, changer les pratiques agricoles, en labourant moins, voire plus du tout, en cultivant des plantes « pièges à nitrates » entre deux cultures, en retrouvant les bienfaits de la prairie. Cela passe aussi par nos jardins où ne pousse trop souvent qu’une pelouse bien tondue et où les pesticides sont répandus sans façon. Chacun peut aussi contribuer à nourrir la terre de ses déchets organiques en adoptant des lombrics. Pas d’excuses, de nombreux citadins montrent que c’est possible même sans jardin, voire même au pied des immeubles.


Source : Terraeco.net, le 09 décembre 2013
Visuel : ecollectivites.net
Mots clés : alimentation, agriculture, environnement, sols pollués, "pic sol", eau de pluie

ECO-CONCEPTION : AMAZONIE, LE FILON COSMÉTIQUE DE LA BIODIVERSITÉ

A São Francisco, au cœur de la forêt équatoriale, le grand groupe de cosmétiques brésilien Natura s’appuie sur les pratiques ancestrales d’une communauté indigène pour monter un business écolo et rentable. Histoire d’un partenariat où tout le monde est gagnant.

Le petit village de São Francisco, isolé au cœur de la forêt amazonienne, abrite 48 familles comptant parmi les principaux fournisseurs du numéro un des cosmétiques au Brésil, Natura. Outre la rétribution de leur approvisionnement en castanhas – la fameuse noix du Brésil – et en résine de breu branco, elles tirent les bénéfices d’un statut original : l’entreprise a reconnu, voici près de dix ans, que ces familles étaient détentrices de la forêt. Elle monnaie depuis l’accès à son patrimoine génétique ainsi que leur savoir ancestral sur la collecte et l’utilisation des fruits sauvages.

Frigos rutilants
De quoi propulser São Francisco à la pointe de la modernité. Car derrière les façades rongées des maisons se cachent des trésors high-tech : écrans plats, chaînes hi-fi et réfrigérateurs rutilants. Sans parler de l’outil de travail. La sieste à peine terminée, les hommes sautent dans leurs pirogues équipées de puissants moteurs poursuivre leur collecte au fin fond de la forêt. Ils ont emporté avec eux leurs téléphones portables qui, grâce aux antennes satellites du village, leur permettent de rester en lien avec leurs familles. « C’est le partenariat avec Natura qui a permis l’achat des équipements de transmission et celui de nouvelles pirogues pour circuler plus sûrement sur le fleuve, explique Aldemir Pereira da Cunha, le jeune représentant de la communauté, avant de retracer l’histoire de son village. Comme de nombreux peuples d’Amazonie, nous avons toujours vécu de la faune et de la flore de la forêt et du fleuve. Nous avons ainsi assuré notre survie depuis la nuit des temps jusqu’à ce que, au début des années 1980, le reste du Brésil s’intéresse à nos ressources naturelles et nous incite à les commercialiser. C’était la génération de nos parents et les familles vivaient encore dispersées au cœur de la forêt. Elles ont alors décidé de se rassembler, de créer le village de São Francisco, puis une coopérative pour servir les intérêts de la communauté, désireuse d’améliorer ses conditions d’existence avec la vente des fruits collectés : la copaïba, l’andiroba et surtout la castanha. » Ainsi naît en 1992 la Comaru (Coopérative mixte des producteurs et extractivistes du fleuve Iratapuru), première du genre. Très vite, les collecteurs comprennent le potentiel pour leurs revenus d’une transformation in situ. D’où la construction d’une usine locale produisant farine et huile à partir des noix du Brésil. 

Le regain d'intérêt des autorités brésiliennes
Ambitieux, le village bénéficie peu après d’un premier heureux coup du sort. Après avoir trop longtemps abandonné l’Amazonie à toutes les convoitises, les autorités brésiliennes, dans la foulée du Sommet de la Terre de 1992 à Rio, saisissent l’urgence à la sauver de la déforestation, et les populations indigènes qui l’habitent de l’extinction. Il s’ensuit la mise en place de « Réserves de développement durable » (RDS), des territoires de forêt sanctuarisés, où les activités traditionnelles des communautés amérindiennes sont pérennisées. Il en existe 27 aujourd’hui couvrant 11 millions d’hectares, placées sous la responsabilité des populations autochtones. Celle du Rio Iratapuru, l’une des plus vastes d’Amazonie avec ses 803 000 hectares de forêt, est confiée aux bons soins des 209 habitants de São Francisco. Lorsqu’elle a décidé de lancer sa nouvelle gamme de soins, Natura s'est donc tournée vers le village. 

Respect des écosystèmes
Fondée en 1969, la multinationale se présente d’emblée comme une société innovante dans le contexte brésilien : respectueuse de ses salariés, de ses fournisseurs et de ses clients, comme de l’environnement. Et au tournant des années 2000, elle passe une étape supplémentaire avec Ekos, des cosmétiques issus de la flore brésilienne, récoltés dans le respect des écosystèmes et participants d’un commerce équitable. « Il s’agit de garantir aux communautés qui nous fournissent une activité économiquement viable assurant leur développement social et la préservation de la biodiversité. Pour ce faire, nous valorisons les principes de la CBD (Convention sur la diversité biologique, ndlr) sur les droits d’exploitation du patrimoine génétique de la forêt et des savoirs des communautés qui y sont associées », explique Sergio Tallochi, le responsable des relations avec les communautés de Natura. 

Les principes de la convention sur la diversité biologique
« CBD », un sigle magique pour un traité international qui découle, lui aussi, du Sommet de la Terre à Rio. A l’époque, les pays réunis conviennent que la préservation de la biodiversité passe par le maintien de sa diversité biologique. Quelques années plus tard, les Nations unies soumettent une Convention, fondée sur deux idées phares : au-delà des espèces et des écosystèmes, c’est, d’une part, la conservation de leurs patrimoines génétiques qui peut le plus sûrement assurer le respect de la diversité biologique ; d’autre part, grâce à leurs pratiques et leurs savoirs ancestraux, les peuples autochtones sont reconnus comme garants de cette conservation. Signé par près de 180 pays, le texte instaure un partage équitable des avantages de l’utilisation commerciale des ressources naturelles avec les communautés traditionnellement exploitantes. Cette redistribution doit se faire sous forme d’investissements dans des projets de développement économique et social, et par un soutien à des actions de préservation.

Redistribution des richesses

A São Francisco, son impact se voit à l’œil nu. « Regardez notre belle église, notre école et notre dispensaire, s’enorgueillit Aldemir. Nous vivons à cinq heures de la première ville. Il est essentiel de pouvoir ne compter que sur nous-mêmes. Et voici notre usine ! En 2003, elle avait accidentellement brûlé et sa reconstruction fut le premier investissement réalisé par Natura au titre de la CBD. » A l’intérieur du bâtiment, des machines sophistiquées avalent des pelletées de noix du Brésil. En bout de chaîne, Sebastião Marques, le directeur de l’usine, surveille la récolte du précieux élixir : l’huile de castanha.

« Notre unité de transformation permet de donner du travail à tous les villageois qui ne sont pas impliqués dans la collecte. La résine de breu branco est, elle, livrée brute. Ces arbres rares qui suintent quelques mois de l’année produisent une abondante résine qui, cristallisée en gros blocs, est arrachée et vendue telle quelle à Natura. Mais rien ne nous empêche d’envisager sa transformation sur place. » 
En attendant, la Comaru a tout de même empoché un total de 722 000 reals (253 000 euros) pour la fourniture de 21 700 kg d’huile de castanha et 250 kg de résine de breu branco, pour les années 2010 à 2012. Mais la reconnaissance de leurs savoirs a rapporté plus encore aux habitants de São Francisco (plus d’un million de reals, soit 350 000 euros).

Récolte tous les deux ans

Un jour nouveau se lève sur São Francisco. Une escouade de collecteurs quitte le village endormi. Deux heures plus tard, Tuneku et Mandeka s’enfoncent dans la forêt, la bandoulière de leurs paniers en osier collée au front. Qu’a changé le partenariat avec Natura dans la vie des deux frères, collecteurs depuis quarante ans ? « Nous travaillons à la fois plus et moins, rigole Tuneku. Pour laisser aux breu branco le temps de se régénérer, nous ne récoltons la résine que tous les deux ans. Pour ne pas endommager les noyers, nous ne grimpons plus aux arbres mais attendons que les cabosses tombent. Ordre de Natura ! Pendant les trois mois de récolte, il faut vite les ramasser et en extraire les noix avant qu’elles ne pourrissent. Et comme Natura a interdit le travail des enfants, il n’y a plus que mon frère et moi pour ce boulot. Les jeunes travaillent seulement pendant les vacances scolaires afin qu’on leur transmette nos traditions. » C’est à ces conditions que l’entreprise de cosmétiques a décroché le label FSC de forêt durablement gérée pour la réserve du Rio Iratapuru. Selon Sergio Tallochi, la certification aurait participé à l’explosion des ventes de la ligne Ekos, celle-ci permettant en retour l’extension du modèle « CBD » à 25 autres communautés. 
Une démarche responsable à suivre...


En savoir plus sur Natura

Source : Terraeco, Corinne Moutout, le 21 novembre 2013
Crédit photo : Corinne Moutout
Mots clés :  Amazonie, cosmétiques naturels, NATURA, biodiversité, bois, forêt, Brésil

mardi 17 décembre 2013

ECONOMIE CIRCULAIRE : AMELIORATION DE LA VALORISATON DES VEHICULES HORS D'USAGE

La notion de VHU (véhicules hors d'usage) regroupe les véhicules accidentés, techniquement irréparables ou trop usagés pour être revendus sur le marché de l'occasion. Sont concernés les véhicules particuliers, les véhicules utilitaires légers et les cyclomoteurs à 3 roues.

Tout VHU est considéré comme un déchet dangereux et nécessite à cet effet un traitement par des acteurs agréés prévenant tout risque de pollution des sols et des eaux. C'est un processus en trois étapes :

- La dépollution et le démontage permettent de traiter la batterie, les fluides, les roues et les pneus ;
- Le broyage permet de traiter les métaux ferreux et non ferreux ;
- Enfin le tri post-broyage permet d'isoler le verre, les plastiques, les mousses ainsi que les résidus.

Organisée à partir de 2000, la filière française des VHU doit, selon la loi, valoriser 95% de la masse d'un véhicule par le biais du recyclage, du réemploi et de la valorisation énergétique. Elle a péniblement atteint fin 2011 le taux de 84,8% fin 2011.

En volumes, 1705 centres VHU agréés (*) ont traité 1,2 million de VHU en 2012, soit -20% de par rapport à 2011. Ils ont confié 1,1 million de carcasses aux broyeurs agréés français et en ont exporté 13% principalement en Espagne et en Belgique.

Des filières illégales

Selon Eric Lecointre de l'ADEME, on compterait 1000 sites illégaux en France, et même 1700 pour Fabrice Henriot de FEDEREC (Fédération des entreprises du recyclage). La même incertitude concerne le nombre de véhicules alimentant des chantiers sauvages, s'étalant de 300 000 à 450 000 selon FEDEREC, à 700 000 selon le CNPA.

Trois facteurs clés apparaissent nécessaires pour progresser.

1) Une réglementation contraignante

Les Etats membres de l'Union Européenne ont été invités en 2000 par la Commission Européenne à structurer leurs filières. Douze ans plus tard, la France, après un rappel à l'ordre de la Cour de Justice de l'UE, a revu sa réglementation et publié 6 arrêtés pour compléter le Code de l'environnement. La responsabilité du producteur du VHU a été élargie et les centres, VHU ou broyeur, doivent obtenir un agrément préfectoral.

2) La lutte contre les sites illégaux

Les sites illégaux peuvent prendre la forme de vieilles installations, qui ne sont pas aux normes, ou, plus grave, des sites contrôlés par la délinquance itinérante voire le crime organisé. Une vaste campagne de contrôle a été menée depuis 2012 et s'est déjà traduite par 250 inspections, 110 situations irrégulières relevées et 33 évacuations demandées.

D'autre part, un des arrêtés pris en 2012 prévoit qu'un détenteur, qui met son VHU dans la filière illégale est passible de 2 ans de prisons et 75000€ d'amendes et sa responsabilité peut être engagée en cas de pollution.

3) Les innovations technologiques

Les avancées technologiques concernent à la fois les équipements de centres VHU et les recherches conduites par les constructeurs automobiles.

Le projet ICARRE 95 (Innovative CAR REcycling + 95%), initié par Renault, consiste en la mise en place d'une plateforme expérimentale industrielle de recyclage des VHU. Renault, toujours, participe au projet ValTex au côté notamment de la SNCF afin de développer une filière rentable et pérenne de récupération et de valorisation des mousses et textiles des VHU, des trains et des vêtements professionnels.

Les véhicules ont bénéficié d'avancées, qui concernent plus particulièrement la réduction de la diversité des matériaux en privilégiant les pièces mono-matériau ou encore la facilitation du démontage et de la dépollution en fin de vie des VHU.


Note
(*)
 En France, on assiste à une concentration de la filière et à l'émergence d'acteurs de premier plan :
* Caréco : 1er réseau pièces auto d'occasion et voitures d'occasion
* Indra (filiale de Renault et Suez) : réseau de 377 centres VHU
* Tracauto : réseau de 350 centres VHU
* Eco-VHU (filiale de Derichebourg) : réseau de 400 centre VHU partenaires
* Derichebourg : 76 centres VHU dont 21 équipés de broyeurs


A propos : Lionel Exposito a fondé Exaya Consulting, cabinet de conseil en transformation des organisations et transition vers des pratiques durables. contact : l.exposito@exaya.fr


Source : article rédigé par  Lionnel Esposito, lespansion.com le 09 décembre 2013
Visuel : actu-environnementcom
Mots cés : économie circulaire, VHU, valorisation, recyclage

SANTE ENVIRONNEMENTALE : POLLUTION AUX PARTICULES: QUE SONT-ELLES? QUEL EFFET POUR LA SANTÉ?

Un épisode de pollution aux particules a dernièrement affecté une partie de la France, jusqu'à atteindre un seuil d'alerte dans certaines régions. De quoi parle-t-on? Quels effets pour la santé? Comment se protéger?

Qu'est-ce qu'une particule et quand déclenche-t-on une alerte? 
Ce sont des poussières, de compositions diverses et en suspension dans l'air, au diamètre égal ou inférieur à 10 microns, soit 0,01 millimètre (PM10). Elles sont émises par la combustion des carburants (principalement diesel), le chauffage (notamment bois et fioul), et la transformation de combustibles fossiles dans l'industrie. Quand la concentration atteint 50 microgrammes/m3 en moyenne sur 24 heures, le seuil d'information est déclenché car on considère qu'une exposition présente un risque pour les personnes les plus fragiles (bébés, personnes âgées, malades). 

A partir de 80 microgrammes/m3, la procédure d'alerte est déclenchée car il y a un risque pour l'ensemble de la population. Des mesures, comme la baisse des vitesses maximales autorisées sur les voies rapides, sont alors prises par chaque préfecture. Selon les normes européennes, il ne faut pas dépasser le seuil d'information plus de 35 jours par an. En France, 16 agglomérations ont dépassé cette norme en 2012. 

Quand interviennent les pics de pollutions et où? 
Les pollutions sont plus fréquentes en hiver en raison du recours accru au chauffage et des conditions météorologiques souvent défavorables à la dispersion des polluants, comme le temps anticyclonique actuel. Elles sont également favorisés par un phénomène dit d'"inversion de température". En situation normale, la température de l'air diminue avec l'altitude et l'air chaud contenant les polluants s'élève naturellement. En situation d'inversion de température, avec le sol qui se refroidit notamment pendant la nuit en hiver, les polluants se trouvent piégés par un "couvercle" d'air chaud.

En France, les régions les plus polluées sont le Nord-Pas-de-Calais, Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Rhône-Alpe, soit essentiellement des milieux urbains et/ou industriels, mais aussi des zones encastrées comme des vallées en montagne où la dispersion s'opère mal. 

Pourquoi les particules sont-elles dangereuses?
Elles pénètrent profondément dans les voies respiratoires, créant des inflammations avec un effet immédiat (toux, essoufflement, maux de gorge, de tête...), plus marqué chez les personnes plus fragiles: enfants dont les poumons ne sont pas encore totalement formés, personnes âgées dont la capacité respiratoire est plus faible, fumeurs au système respiratoire déjà irrité par le tabac, malades du coeur et des voies respiratoires, et femmes enceintes. 

Sur des sujets très fragiles, un épisode aigu de pollution peut provoquer des hospitalisations, voir des décès. En dehors des pics, la pollution chronique est tout aussi néfaste, avec des effets à long terme: aggravation de l'asthme, atteinte du système immunitaire, diminution de la fonction respiratoire, cancer du poumon, maladies vasculaires... Les particules fines (diamètre inférieur à 2,5) ont été classées "cancérigènes certains" par l'Organisation mondiale de la Santé. 

Que faire pour réduire son exposition?
Les plus fragiles doivent réduire leurs activités physiques dès le seuil d'information. Pour l'ensemble de la population, il est recommandé de ne pas faire de sport, y compris prendre son vélo pour les déplacements, lorsque le seuil d'alerte est atteint. Un individu inhale 15 litres d'air en moyenne en marchant, et jusqu'à 100 litres lors d'activités d'endurance. Il faut également s'éloigner des axes routiers très fréquentés. Il est néanmoins recommandé de continuer à aérer son logement. Quant aux masques de protection (type chirurgie), ils n'arrêtent pas les particules.

Source : AFP et http://www.7sur7.be, le 12 décembre 2013
Visuel : clean-auto.com

Mots clés : pollution, particules fines, PM, poussières, combustion, carburants, chauffage, combustibles fossiles, personnes fragiles

lundi 16 décembre 2013

ENERGIE : CONJONCTURE ENERGETIQUE D’OCTOBRE 2013

Sous l’effet d’une décroissance de la production d’électricité nucléaire, la production d’énergie primaire du mois d’octobre accentue la baisse entamée en septembre : -4,8% en glissement annuel, pour un total de 9,1 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep). La production des énergies renouvelables électriques continue en revanche à augmenter.
En glissement annuel, la consommation d’énergie primaire réelle fléchit quant à elle de 4,3%, une évolution qui touche toutes les énergies, du fait notamment de la douceur des températures du mois d’octobre, limitant ainsi l’usage du chauffage.

Ces mouvements comparables entre offre et demande se traduisent par une stabilité du taux d’indépendance énergétique (-0,2% point en glissement annuel). En cumul sur les douze derniers mois, entre novembre 2012 et octobre 2013, ce taux atteint un niveau à peine supérieur à celui des douze mois précédents (48,6%).

En données corrigées des variations saisonnières, climatiques, et des jours ouvrables (CVS-CVC-CJO), la consommation d’énergie primaire marque un léger recul entre septembre et octobre, de -0,7%, après avoir été en hausse un mois auparavant. Cette évolution, plus ou moins marquée, concerne toutes les énergies, excepté le pétrole, qui augmente de 0,7%. Le charbon, le gaz naturel et l’électricité primaire perdent ainsi respectivement 2,8%, 2% et 1,2%.

En septembre, la facture énergétique française augmente sensiblement par rapport à celle du mois d’août : +13,7%, à 5,4 milliards d’euros (M€), sous l’effet d’une hausse généralisée. Mesurée en cumul sur les douze derniers mois, entre octobre 2012 et septembre 2013, elle s’élève à 67 M€, soit un léger retrait (-1,3%) par rapport à la même période de l’année précédente.


Source : CGDD, Chiffres et statistiques, n°471 - Décembre 2013
Visuel : CGDD
Mots clés :  énergie, facture énergétique, indépendance énergétique, France, électricité, nucléaire, pétrole