Mercredi 16 octobre 2013 s'est déroulée la première journée nationale
de lutte contre le gaspillage alimentaire. Ateliers cuisine, conseils de
conservation, animations ludiques… le ministère délégué en charge de
l’Agroalimentaire appelle tous les Français à consulter les projets près
de chez eux et à rejoindre la lutte anti-gaspi. Rétrospective !
Alors que l'ONU célèbrait la Journée mondiale de l'alimentation, la France
inaugurait sa Journée de lutte contre le gaspillage alimentaire [16 octobre]. Chaque
année, un Français jette en moyenne 20 kg de nourriture, dont 7 kilos encore emballés. A l'échelle mondiale, 1 300 milliards de
tonnes de produits alimentaires sont gaspillées, soit un tiers de la
production totale. Un vaste gâchis qui sera au centre, mercredi 16
octobre, de la journée mondiale de l'alimentation, mais également lors
de la première Journée nationale de lutte contre le gaspillage
alimentaire, l'une des mesures phare du plan 'anti-gaspi' lancé par le
gouvernement en juin pour diviser par deux le gaspillage alimentaire
d'ici à 2025.
Un objectif "'ambitieux mais réalisable", juge Olivier Jan, directeur
de Bio Intelligence Service (groupe Deloitte), agence de conseil en
environnement et développement durable, 'et qui va demander de la
volonté, et impliquer un changement beaucoup plus net de la part des
différents acteurs'. Les onze mesures du Pacte national de lutte contre
le gaspillage alimentaire [14 juin 2011], comprenant notamment la création de cette
journée nationale, des formations dans les écoles hôtelières et les
lycées agricoles, des programmes de prévention des déchets, sont un
début, mais 'un bon début', estime Olivier Jan.
Le chantier s'annonce vaste tant les causes de ce gaspillage sont multiples. Selon la Commission européenne, l'origine du gaspillage dans les 28 pays de l'UE proviendrait à 42 % des ménages, à 39 % de l'industrie
agroalimentaire, à 5 % des détaillants et à 14 % de la restauration.
L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture
(FAO), dans un rapport sur l'impact écologique du gaspillage alimentaire
publié le 11 septembre, note que 54 % des pertes sont enregistrées dans
les phases de production, de récoltes et de stockage, le reste relevant
du gaspillage alimentaire au sens propre, au stade de la préparation,
de la distribution ou de la consommation. A l'échelle mondiale, la FAO évalue à 565 milliards d'euros le coût direct de ce gaspillage.
Si le ministre délégué à l'agroalimentaire, Guillaume Garrot, plaide
pour une meilleure coordination des actions à l'échelle européenne, il
entend dans un premier temps impliquer tous les acteurs de la chaîne alimentaire en France pour lutter contre le fruit "d'une société de surconsommation". Outre le lancement d'une campagne de sensibilisation à l'adresse des ménages visant à informer sur les bonnes pratiques à adopter, il a également présenté six opérations pilotes qui feront l'objet d'une évaluation.
Toutefois, il sera indispensable d'aller au-delà de la sensibilisation et des actions terrain, en faisant évoluer la législation. En effet, selon le Ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll, "il est nécessaire d'aborder la question juridique sur le don, la question sur la logistique de transport de cette nourriture", après la grogne de certains traiteurs qui refusent d'endosser la responsabilité sanitaire une fois les produits donnés. Pour être donné, le produit doit être identifiable et les associations doivent en assurer une traçabilité minimale. Les Etats-Unis ont été les premiers à étendre
au don alimentaire, en 1996, la loi du Bon Samaritain, qui assouplit
les risques pénaux et civils d'une personne portant assistance à
personne en danger. Une solution qui pourrait nous servir d'inspiration..
* L'objectif du pacte est réduire de moitié le gaspillage alimentaire en France d’ici à 2025.
Pour en savoir plus :
L’appel de Guillaume Garot, site interne du Ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, 25/09/2013
Sources :
Lemonde.fr, le 16 octobre 2013
news.doctissimo.fr, le 16 octobre 2013
Visuel : news.doctissimo.fr
Mots clés : pacte national, gaspillage alimentaire, OMS, consommation, traçabilité, Stéphane Le Foll, Guillaume Garot
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