La région
Ile-de-France a affirmé jeudi 26 septembre 2013 sa volonté d'utiliser
l'augmentation des déchets de chantier pour développer leur recyclage et
en faire un levier d'emplois non délocalisables.
En Ile-de-France, le secteur du BTP a généré, à lui
seul, en 2010, 27 millions de tonnes de déchets (terres, bétons, bois, plâtres,
PVC, etc.) dont seules 6 tonnes ont été recyclées. Le secteur représente
17.600 emplois salariés.
L’avant-projet du Plan régional de prévention et de gestion des
déchets issus des chantiers du bâtiment et des travaux publics (Predec) a
été adopté à l’unanimité en séance plénière du Conseil régional
d’Ile-de-France.
Le document fera l’objet d’une enquête publique
d’avril à octobre 2014, puis d’un vote des élus en novembre 2014 pour
son adoption finale.
Il comporte un objectif de recyclage de 80% des déchets à l’horizon
2020, un taux d’autant plus ambitieux que la production de déchets va
fortement augmenter dans la région avec les travaux du nouveau Grand
Paris – combinant le futur métro automatique et les prolongations de
métros et de RER du plan de mobilisation – et la construction de
logements, pour résorber la pénurie actuelle.
Les projections font état d’une hausse de 15 à 20% de la production
de déchets sur la période 2014-2020, qui pourrait atteindre +50% entre
2020 et 2026 au plus fort des creusements de tunnels.
« Il y a un potentiel de création d’emplois », a déclaré Corinne Rufet, vice-présidente EELV en charge de l’environnement.. En
effet, 100.000 tonnes de déchets inertes (terres non polluées)
contribuent à 3 emplois si elles sont enfouies contre 9 si elles sont
recyclées. Pour 10.000 tonnes de déchets dits non inertes (bois,
isolants, vitrages, ferraille, béton, etc.) le rapport passe de 1 emploi
pour l’enfouissement à 31 emplois pour le tri de collectes sélectives.
Par ailleurs, les installations de stockage des déchets sont très
inégalement réparties sur le territoire: la Seine-et-Marne stocke à elle
seule près de 80% des déchets de chantier.
Le Predec entend « résorber cette fracture territoriale » et propose
un moratoire de trois ans sur toute nouvelle installation de stockage
dans ce département, ainsi que de nouvelles règles de répartition des
déchets en fonction d’un principe de proximité. Il s’agit aussi de
réduire le trafic de camions à travers l’Ile-de-France.
Le groupe UMP, qui a voté le pré-projet, a toutefois apporté des
bémols: le moratoire de trois ans pour la Seine-et-Marne « est
insuffisant pour inverser la tendance ».
Par ailleurs, tout en soutenant aussi l’ambition de développer le
transport fluvial des matériaux, l’opposition a rappelé que le projet de
canal Seine-Nord (suspendu par le gouvernement socialiste qui a lancé
une mission d’expertise en avril) avait pâti de l’opposition du groupe
EELV au conseil régional, collectivité appelée à y contribuer.
Nota Bene
PREDEC : Plan régional de prévention et de gestion des déchets de chantiers.
L’article 202 de la loi Grenelle 2, « portant engagement national pour l’environnement », a rendu obligatoire la mise en application de plans de gestion des déchets de chantiers du bâtiment et des travaux publics et en a attribué la compétence au Conseil régional pour l’Île-de-France et aux Conseils généraux pour le reste du territoire.
L’article 202 de la loi Grenelle 2, « portant engagement national pour l’environnement », a rendu obligatoire la mise en application de plans de gestion des déchets de chantiers du bâtiment et des travaux publics et en a attribué la compétence au Conseil régional pour l’Île-de-France et aux Conseils généraux pour le reste du territoire.
En savoir plus :
Fiche PREDEC, site ORDIF [Observatoire Régional des Déchets d'Ile-de-France]
Publication ADEME, guide d'accompagnement des services de l'Etat dans la gestion des déchets de chantier
Sources :
lagazette.fr, le 30/09/2013
ORDIF
Visuel : librairie.sebtp.com
Mots clés : déchets de chantiers, ORDIF, bâtiment, travaux publics
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