Après l'étiquetage obligatoire indiquant le mode de production des œufs en UE et la nouvelle législation européenne pour identifier les modalités de pêche des poissons, un sondage montre que plus de 90 % des Français voudraient pouvoir connaître le mode d'élevage des produits carniers et laitiers qu'ils consomment.
« Comment cet animal a été élevé ? », c'est la question que les
consommateurs se posent au moment d'acheter viandes et fromages. Plus de
65 milliards d'animaux sont élevés dans le monde chaque année pour
notre consommation et, en Europe, 80 % de ces animaux sont élevés de
façon industrielle, soit en élevages intensifs. Un sondage montre alors
que plus de 92 % des Français souhaitent pouvoir identifier le mode
d'élevage des produits carnés et laitiers. C'est QAResearch qui a
effectué le sondage en ligne en France, en Angleterre et en
République-Tchèque, pour le compte de Compassion In World Farming
(CIWF), Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (RSPCA),
Soil Association et World Society for the Protection of Animals (WSPA).
Ces derniers mènent une campagne, appelée Question d'étiquette, pour l'étiquetage obligatoire basé sur le mode d'élevage des animaux.
80 % des Français considèrent le bien-être de l'animal important
L'affaire de la viande de cheval a
montré que les Français sont désireux de maîtriser ce qu'ils ont dans
leurs assiettes. Rien d'étonnant. Le contexte de cette crise sanitaire a
sensibilisé les Français. Aujourd'hui, le sondage, qui a questionné
3003 consommateurs en tout, estime même que 80 % des Français
considèrent important le bien-être de l'animal. En Angleterre, ce sont
79 % qui en pensent de même, pour 60 % en République-Tchèque. Léopoldine
Charbonneaux, directrice France de CIWF, remet en question une autre
étude du Ministère de l'Alimentation et des Affaires rurales au
Royaume-Uni (DEFRA) qui affirmait que le bien-être de l'animal pouvait
être pris en compte dans tous les systèmes de production. Cette étude
n'avait interrogé que 96 consommateurs et Léopoldine Charbonneaux estime
qu'elle a influencé la position de la Commission européenne.
En 2004, l'UE rend obligatoire l'étiquetage des œufs : « œufs de
poules élevées en cage », « œufs de poules élevées au sol » ou « œufs de
poules élevées en plein air » sont des mentions qui doivent apparaître
sur tous les emballages d'œufs produits en UE. Cette législation a fait
augmenter les ventes d'œufs issus de poules hors-cages, qui représentent
alors 50,5 % des ventes d'œufs en GMS en 2012. L'UE a franchi une
nouvelle étape au mois de juin en s'accordant sur un nouveau système qui
permettra aux consommateurs de connaître les méthodes de capture des
poissons achetés.
L'étiquetage des œufs a montré une évolution progressive
CIWF pointe du doigt le flou qui demeure pour les autres produits
d'origine animale en engageant les citoyens à agir avec eux : c'est
l'objectif de la campagne Question d'étiquette. Léopoldine Charbonneaux
considère que les « contre » étiquetage craignaient un bouleversement du
marché, alors que l'étiquetage des œufs a seulement montré une
évolution progressive en faveur d'un marché plus responsable. Les
résultats du sondage ont ouvert des discussions et le fromage et la
viande pourraient suivre la route tracée par les œufs et le poisson.
Reste maintenant à déterminer si la Commission européenne se montrera
sensible à la Question d'étiquette.
Visuel : http://www.papillesetpupilles.fr
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