Une étude indique que la permaculture est non seulement vertueuse pour
l'environnement mais aussi performante au niveau économique.
Ni pollution, ni pétrole, ni pesticide. La permaculture apporte des réponses détonantes aux critiques faites à l’agriculture conventionnelle. Elle permet de cultiver beaucoup sur une petite surface, le tout en créant de véritables éco-systèmes cohérents et auto-fertiles. En Australie, en Autriche et en Amérique du Nord
les exemples se sont multipliés ces dernières années. Oui, mais cette
permaculture permet-elle aux agriculteurs de vivre convenablement de
leur travail ?
Une première étude réalisée sur le sujet en France vient
d’être publiée par le Sad-apt (un laboratoire commun à l’Institut
national de recherche agronomique (Inra) et l’école Agro Paris Tech). Ses chercheurs se penchent en effet depuis deux ans sur la célèbre ferme du Bec Hellouin, référence nationale du « maraîchage biologique permaculturel ». Et les résultats sont « assez exceptionnels », décrit François Léger, directeur du Sad-apt.
Du travail et un revenu pour une personne
Les légumes produits sur la ferme en 2012 - où la météo a été particulièrement médiocre - montrent que l’on peut réaliser au moins 32 000 euros de chiffre d’affaires [1] pour 1400 heures de travail [soit 'un CDI temps plein] sur une surface cultivée d’environ 1000 mètres carrés. Notons que [...] que la taille moyenne des exploitations agricoles françaises est de 55 hectares, soit 550 fois plus.
Les légumes produits sur la ferme en 2012 - où la météo a été particulièrement médiocre - montrent que l’on peut réaliser au moins 32 000 euros de chiffre d’affaires [1] pour 1400 heures de travail [soit 'un CDI temps plein] sur une surface cultivée d’environ 1000 mètres carrés. Notons que [...] que la taille moyenne des exploitations agricoles françaises est de 55 hectares, soit 550 fois plus.
Les auteurs de l’étude se sont également essayés à une estimation de
la marge réalisée sur l’année - décompte fait des charges (faibles pour
ce type d’exploitation) et des investissements initiaux - et aboutissent
à 14 130 euros pour l’année, soit l’équivalent du Smic.
« Il s’agit
de premiers travaux mais cela confirme l’intuition du départ qui est
qu’une petite surface de 1000 mètres carrés permet de créer une activité
à temps plein rémunératrice pour une personne. C’est très encourageant
pour nos recherches sur l’agriculture en périphérie des villes », décrypte Francois Léger.
Le cofondateur de la ferme, Charles Herve-Gruyesr, va encore plus loin dans un texte publié dans le cadre de cette étude : « S’il
est possible de produire sensiblement autant de légumes sur 1 000 m2
que sur un hectare, cela libère de l’espace agricole qui peut être
consacré à planter des arbres fruitiers, des haies, élever des animaux,
installer des mares pour l’irrigation et l’aquaculture, des ruches, un
éco-habitat pour le paysan, etc. Ceci permet d’imaginer des micro fermes
qui couvrent l’ensemble de leurs besoins en matière organique et sont
donc résilientes et autonomes. » Un rêve réalisable ?
Le laboratoire
va poursuivre ses travaux pour évaluer la reproductibilité de
l’expérience du Bec Hellouin et mesurer le lien entre efficacité
économique et durabilité écologique, annonce Francois Léger qui précise « nos
travaux sont déjà regardés avec de plus en plus d’attention dans le
monde agricole mais il y a encore tout un tas de gens qui ont réalisé
des expériences tout à fait intéressantes et restent pour l’instant
méconnues en France ».
Téléchargez ci-dessous l’étude complète
- Source : Terraeco.net le 02 septembre 2013
- Visuel : ecobase21
- Mots clés : alimentation, agriculture, biodiversité, France
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