Par justice
environnementale, on comprend que les populations sont plus exposées que
d’autres aux risques sanitaires. En région parisienne, on admet que les
habitants de l’Est sont plus vulnérables que ceux de l’Ouest parisien, cette
zone géographique accueillant historiquement sur son territoire des industries.
En effet, l’ère industrielle a certes permis le développement de notre société
mais a également apporté avec elle la pollution. Par risque sanitaire, il faut
entendre que l’activité industrielle s’accompagne d’impacts environnementaux
non négligeables : rejets de fumée contenant des polluants dans
l’atmosphère, dans l’eau, dans l’air, sur et dans les sols à plus au moins
forte dose. Les dangers relèvent, entre autres, de la multitude polluants
rejetés, de leur altération dans les milieux dans lesquels qu’ils pénètrent et
de la dégradation de ceux qu’ils génèrent ainsi que sur l’homme. À Ceci, il
faut également ajouter la probabilité d’accidents ou incidents d’origine chimique.
Ce concept de
justice environnementale est apparu aux États-Unis sous la pression notamment
des minorités ethniques. Sur le continent européen, la notion a émergé par le
biais de la précarité sociale. Les hygiénistes du 19ème siècle ont
fortement fait avancer le débat en militant pour des logements salubres (accès
à l’eau, chauffage, WC, etc.) pour les ouvriers, un meilleur assainissement,
une politique embryonnaire de déchets.
Depuis,
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) créée en 1948 s’est attribuée pour
mission de réduire les inégalités environnementales et d’élever le niveau de
santé des populations. Ainsi, les États se sont engagés à permettre à chacun de
vivre décemment sans mettre en danger sa santé. Ceci suppose de réduire donc
les impacts des activités anthropiques, de remplacer les produits toxiques pour
la santé humaine et celle des milieux tels que les CMR (substances
cancérigènes, Mutagènes, Reprotoxiques) par d’autres non toxiques.
Notons que
les inégalités environnementales sont aussi d’ordre économique et social. La
situation professionnelle, et donc les revenus influant sur le choix du lieu de
résidence, sur les produits alimentaires. Tout comme les habitudes culturelles
peuvent influencer ces dernières. Les impacts sont également exacerbés en
fonction de l’âge et de l’état de santé. Notons que la justice sociale
s’intéresse à tous les aspects de la vie d’un individu : vie privée et son
milieu domestique, culturel et vie professionnelle et son environnement de
travail.
Les
implications pour les autorités sont de 3 ordres :
-
- Elles doivent permettre de rechercher et
d’améliorer la connaissance des polluants et de leurs effets. En ce sens, elles
favorisent la recherche
- -
Elles doivent informer, sensibiliser et
permettre au public de participer à la prévention et gestion des risques. Ceci
renvoie, entre autres, à la loi du 22/07/1987 « Droit des citoyens à une
information sur les risques majeurs ainsi que les mesures de
sauvegarde » ; la loi de Juillet 2003 a complété ces dispositifs en
permettant la création des CLIC (Comités Locaux d’Information et Concertation)
et en renforçant le pouvoir des CHSCT (Comités d’Hygiène et Sécurité au
Travail).
-
- Elles doivent gérer les risques, intervenir lors
d’un incident ou accident aux impacts sanitaires négatifs importants avérés ou
supposés.
Pour résumer,
cela consiste à mettre en place une politique de gestion des risques, de
supprimer tout sentiment d’insécurité et de limiter les risques.
En termes
d’interactions entre les politiques nationales et territoriales, nous pouvons prendre
l’exemple du Plan National Santé Environnement. Créé en 2004, le PNSE a fait de
la santé environnement un thème écologique central. Il fait de la réduction de
l’impact sanitaire de l’environnement sur la santé un objectif de santé publique. Piloté par le Ministère des
Affaires sociales et de la Santé et le Ministère de l’Écologie du Développement
Durable et de l’Énergie, il a aussi la particularité de se décliner sur le plan
local. Une partie de la compétence est ainsi placée sous l’égide du préfet de
région. Les DRASS[1], DREAL[2]
et DRTEPP[3]
travaillent alors en collaboration avec les élus, les associations de
protection de la santé et de l’environnement, de patients, de consommateurs, de
représentants de salariés, d’employeurs, du monde économique et des services de
l’État, afin d’adapter le plan national aux spécificités régionales. Ceci
démontre l’imbrication d’une politique nationale et locale ainsi que la
participation du public.
Par ailleurs,
nous pouvons affirmer que le concept de justice environnementale a une place
toute légitime dans le Développement Durable, celui-ci se composant de trois
volets essentiels que sont l’environnement, l’aspect social et l’économie, le
tout encadré par des dimensions éthiques et de gouvernance. Le Développement
Durable oeuvrant entre autres pour le respect et la protection des milieux, de
la biodiversité et de l’homme. Respecter l’homme, c’est lui permettre de vivre
dans des conditions n’altérant pas son intégrité physique et psychologique.
[1]
Direction Régionales des Affaires Sociales et Sanitaires
[2]
Directions Régionales de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement
[3]
Direction Régionale du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle
Visuel : www.greenetvert.fr
Mots clés : santé, justice environnementale, santé environnementale
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